par Magali Aimé

En ouverture : dégustation dans un caveau du Beaujolais
(photo Daniel Gillet / Rhône Tourisme)

UNE VILLE. Le département du Rhône avec ses paysages vallonnés, la campagne à perte de vue et au cœur de cet environnement la ville phare, la ville star, Lyon. Une ville qui grouille, qui bouge, qui vit. Lyon n’a rien d’une ville de province, on y sent une effervescence, une vigueur et une ambiance très urbaines. Une plaque tournante.

Bouchon lyonnais "Chez Mimi" (photo Daniel Gillet / Rhône Tourisme)

















Une rue, toute petite et pleine de charme, piétonne, la rue des marronniers à l’heure du déjeuner est pleine de gourmands et de gourmets. Normal, à chaque porte, un restaurant. Tout comme la rue Auguste Comte, est celle des antiquaires, la rue des marronniers est celle des restaurants.
Les établissements de « La famille Chabert » y ont élu domicile, « Chabert et fils », « Aux trois cochons », « Mama’Caroni » et « Le bouchon des carnivores ». Un arrêt s'impose chez « Chabert et fils », authentique bouchon lyonnais. Côté déco, kitsch à souhait, côté saveurs, simple, vrai, nature et typiquement lyonnais. Salade lyonnaise, andouillette tirée à la ficelle, tablier de sapeur ou saucisson aux lentilles... Et tout cela pour un prix très raisonnable qui s’échelonne entre 11€ et 17,90€. Et de plus, c’est ouvert 7 jours sur 7.

























• Famille Chabert
Rue des Marronniers
69000 Lyon
chabert1@sfr.fr
http://www.chabertrestaurant.fr

Au bout de la rue, à deux pas de la fameuse place Bellecour, une vitrine étonnante, celle de la pâtisserie Perroudon. Des tuiles géantes à tous les parfums… à croquer à plusieurs.

À TRAVERS LA CAMPAGNE. À quelques encablures de Lyon, Beaujeu, la capitale historique du Beaujolais, région à laquelle les seigneurs du lieu ont donné leur nom : Beaujeu - Beaujolais. Elle fut l'une des trois baronnies du royaume de France, à une époque, entre le XIe et le XVe siècle, où les Beaujeu entraient par alliance dans la famille royale. Un petit village calme et tranquille et là, dans la rue centrale, l’huilerie beaujolaise. Pas n’importe quelle huilerie puisqu’elle est la favorite des grands chefs de cuisines qui travaillent en étroite collaboration avec Mireille Arthaud et Jean-Marc Montegottero. La devise « un fruit, une huile » et franchement la saveur est étonnante. Des huiles à la cacahuète, au pavot, à la noix, aux pignons, aux noisettes…  Un régal. 20 kg de fruits pour faire un litre d’huile ! L’huilerie est installée dans le moulin du XIXe, la rivière coule juste derrière et l’activité a repris en 1981 grâce à la passion de Mireille et de Jean-Marc. Une visite s’impose pour découvrir le travail à partir du fruit jusqu'à l’huile qui sort du pressoir. Mireille et Jean-Marc travaillent à 80 % avec des chefs cuisiniers et des restaurateurs. C’est dire que leur exigence et leur passion sont récompensées.



















• Huilerie beaujolaise
29, rue des écharmeaux 69430 Beaujeu
Tél. (0)4 74 69 28 06
boutique@huilerie-beaujolaise.fr
http://www.huilerie-beaujolaise.com

Des huiles à la charcuterie, le pas n’est pas évident, pourtant on trouve sur la route du Beaujolais, à un carrefour en pleine campagne, la maison Bobosse.


















Charcuterie historique de la région, créée en 1961 et reprise en 2002 par M. Juban. Le redémarrage s’est fait sans problème, le nouveau propriétaire a gardé les mêmes recettes, le même esprit, le même concept… On ne change pas une « équipe » qui gagne.
Le bonheur des amateurs de charcuterie authentiques et régionales c'est l’andouillette tirée à la ficelle, les saucissons à cuire, le saucisson brioché, le cervelas pistaché… et encore mille gourmandises. Une chose à changé chez Bobosse. Attenante à la boutique. la salle de dégustation permet de goûter ce que l’on va acheter. Ouverte de 9h à 18h.





















• Les rendez-vous de Bobosse
Rond-point « la porte du Beaujolais »
957, avenue de l’Europe - St Jean d’Ardières
69220 Belleville-sur-Saône
Tél. (0)4 37 55 02 74
lesrendezvousdebobosse@orange.fr  
http://www.bobosse.fr

Un arrêt chez Chantal Chagny à l’Auberge du Cep. Un grand moment d’authenticité et de traditions, tant culinaire que conviviale. Une adepte de Brillat-Savarin, madame Chagny, et surtout fidèle à sa formule « convier quelqu’un, c’est se charger de son bonheur pendant tout le temps qu’il est sous votre toit ». Une personnalité rare, Chantal Chagny, à la fois rude et tendre, distante et attentive, en tout cas divine cuisinière. Une véritable salle à manger traditionnelle, un peu celle de nos grands-mères, où chaque plat est mitonné avec beaucoup d’attention. Cuissots de grenouille, pigeonneau rôti, terrine du terroir, franchement tout ici est une petite « madeleine ».   Carte de 11 à 26€.
• Auberge du Cep
Place de l’église 69820 Fleurie.
Tél. (0)4 74 04 10 77 
Ouvert du mardi midi au samedi soir. Fermeture annuelle décembre et janvier.

LA ROUTE DES VINS … BIOLOGIQUES. Situé au cœur du Beaujolais, entre vignes et forêts, le territoire de Beaujeu et sa région est composé de 17 communes regroupant les douze appellations du Beaujolais. Les viticulteurs, toujours heureux de partager leur passion reçoivent les visiteurs dans leurs caveaux. On trouve dans cette région, neuf des dix crus du Beaujolais, des vins d'excellence reconnus : Moulin-à-Vent, Chénas, Juliénas, Fleurie, Chiroubles, Morgon, Régnié, Brouilly, Côte-de-Brouilly.
Aujourd’hui, une cinquantaine de vignerons travaillent selon les normes et les techniques de l’agriculture biologique. Marc Veyrat a préfacé le petit guide de ces vignerons qu’il défend en disant « que l’avenir, c’est le respect de la terre. De meilleurs produits, une meilleure hygiène, que du bonheur pour nos papilles et notre santé. »

Petit tour en Beaujolais bio.

Photo Hervé Hughes - Destination Beaujolais

















Au domaine de la Grand'Cour, Jean-Louis Dutraive veille sur ses vignes, dont 9 hectares en AOC Fleurie et 1,60 hectare en AOC Brouilly. Depuis 10 ans, il a pris conscience du besoin de travailler « autrement ». La propriété est « protégée » de tous côtés. Orientée vers Fourvières avec la madone de Fleurie, la chapelle de Brouilly et la chapelle de Pommier.
Évidemment il a le label Ecocert et cultive le gamay sans pesticides ni engrais chimiques.  En revanche au Domaine de la Grand’Cour, pas de Beaujolais nouveau mais des cuvées qui expriment toute la personnalité du terroir. « Vieilles vignes », « Champagne » (eh oui ! c’est le nom d’une parcelle), Tradition…
• Domaine de la Grand’Cour.
Jean-Louis Dutraive
69820 Fleurie
Tél. (0)4 74 69 81 16
jlouis.dutraive@neuf.fr  
http://dutraive.jeanlouis.free.fr

Ici, au domaine André Rampon, on est en AOC Régnié pour ces trois hectares en agriculture biologique. Cela, depuis 1983. André Rampon, le propriétaire des lieux, aime à dire qu’il est passé à une culture naturelle bien qu’il ait le label AB. Le gamay, cépage roi du Beaujolais, assure la production en mono cépage. Pas de passage en bois pour ce deuxième cru du Beaujolais où l’on trouve le Beaujolais nouveau, 10 000 cols environ. André Rampon a constaté que les vendanges se faisaient de plus en plus tôt et qu’il était temps d’être attentif aux signes de la nature. Il pense à la biodynamie, mais cela demande encore plus de travail et d’investissement personnel. À suivre.
• Domaine André Rampon
Vernus.
69430 Régnié Durette
Tél. (0)4 74 04 34 58
rampon.andre@neuf.fr
http://andre.rampon.free.fr

Domaine Paire. Famille de vignerons depuis 1599, Jean-Jacques Paire n’a pas failli à la tradition de ses ancêtres. Au point que sa volonté de transmettre l’histoire de la vigne et du vigneron, il a créé dans son caveau un petit musée qui raconte la vigne en Beaujolais. Ce sera en 2000 qu’il prendra l’option bio pour y passer définitivement en 2005. Le label AB et la certification Ecocert ont été obtenus en 2008. Voilà Jean-Jacques Paire en route pour la biodynamie. Le vignoble est étonnant. Pas désherbé et les rangées fleuries ce qui permet d’attirer les bons insectes et de repousser les mauvais. Évidemment les vendanges sont manuelles et au domaine la nature est toujours présente. Repos végétatif, jachère fleurie, compost, échaudage et arrosage des pieds de vigne à l’eau bouillante pour tuer les insectes nocifs, bouillie bordelaise. Jean-Jacques Paire produit des Beaujolais rouge et blanc, un bourgogne rouge (Grand Ordinaire rouge) et un Bourgogne blanc (Grand Blanc). Les visites à la cave se font sur rendez-vous, l’occasion d’une visite commentée du musée et d’une approche à la dégustation, le tout fait par le maître des lieux. Jean-Jacques Paire est en « conversion », donc presque prêt à passer en biodynamie.
• Domaine Paire
Ronzières  69620 Ternand
Tél. (0)4 74 71 35 72
vinbio@paire.fr
http://www.paire.fr

Remerciements à Rhône Tourisme