
Le Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP) a organisé récemment, au restaurant Table ronde à Paris (3e), un déjeuner de presse autour des vins rouges de l’appellation Coteaux d’Aix-en-Provence. Objectifs : présenter les caractéristiques du terroir de l’AOP Coteaux d’Aix-en-Provence et la typicité de ses vins rouges.
LE TERROIR. L’appellation Coteaux d’Aix-en-Provence est située dans la zone occidentale de la Provence calcaire, elle regroupe 49 communes et s’étend de la Durance à la mer Méditerranée, et de la vallée du Rhône à l’ouest à la montagne Sainte-Victoire à l’est. Elle est caractérisée par la diversité de ses terroirs. Du bord de mer au Haut-Var, changements d’altitude et diversité du relief créent des microclimats. Quatre terroirs distincts peuvent être caractérisés dans l’appellation Coteaux d’Aix-en-Provence : terroir méditerranéen, terroir du mistral, terroir des coteaux et terroir des hauts plateaux (cf carte de l’appellation).

LES ROUGES. «
La production majoritaire de vins rosés en Provence a – et cela peut paraître paradoxal - fortement favorisé la progression qualitative des vins rouges » explique Olivier Nasles, vigneron et œnologue. «
En effet, les vignerons peuvent aujourd’hui se permettre de sélectionner des parcelles et des cépages réservés aux rouges. L’absence de pression quantitative a fortement favorisé la recherche de la qualité des rouges avec des raisins mieux sélectionnés, des vins mieux vinifiés, des élevages plus soignés ».
En moyenne, 12,5 % de la production de l’appellation Coteaux d’Aix-en-Provence (202 000 hectolitres produits par an) est consacrée au vin rouge, soit plus de 3 millions de bouteilles produites chaque année.
Quatre cépages entrent dans l’élaboration des vins rouges de l’appellation : le grenache, la syrah, le cabernet-sauvignon et le capricieux mourvèdre, qui ne s’exprime que lorsqu’il voit la mer (il n’est réellement présent que dans quelques assemblages du bord de l’étang de Berre). «
Les rouges des Coteaux d’Aix-en-Provence vont donc tourner autour de deux cépages », précise Olivier Nasles, «
la syrah et le cabernet-sauvignon, compléments, de façon plus ou moins importante, du grenache. Il ne faut pas oublier que l’appellation a bénéficié du travail remarquable effectué dans les années 70 par Georges Brunet au Château Vignelaure, suivi quelque temps plus tard par Eloi Durbach du Domaine de Trévallon. Ces hommes remarquables ont montré deux choses : l’extraordinaire potentiel d’adaptation du cabernet-sauvignon en Provence et le mariage harmonieux de la syrah et du cabernet. Faits l’un pour l’autre, ces deux cépages se complètent, se valorisent pour donner de grands vins rouges de garde ».
Les vinifications en rouge restent traditionnelles dans l’appellation Coteaux d’Aix-en-Provence. Basés sur des parcelles à faibles rendements (inférieurs à 45 hl/ha) et sur des maturités optimales des raisins, les raisins noirs sont envoyés en cuve (pour la plupart éraflés) où ils macèrent longtemps. Il n’est pas rare de voir les cuvaisons atteindre et même dépasser les 25 jours. La fermentation alcoolique est maîtrisée par la régulation des températures. Pigeage, délestage et autres remontages, tout est fait pour permettre un bon contact entre la peau et le jus afin d’extraire de celle-ci la substantifique moelle, ces polyphénols si importants dans la capacité au vieillissement de ces vins. Pour la plupart élevés en barriques de chêne aux âges divers, les rouges Coteaux d’Aix-en-Provence vont se bonifier dans le temps. Les tanins vont s’arrondir, commençant à s’exprimer deux à trois ans après la récolte mais capables de se conserver plus d’une dizaine d’années.

•
Retrouvez sur la page Facebook vins de Provence, les vins présentés à Paris lors du déjeuner de presse :
https://www.facebook.com/vinsdeprovence?sk=wall
(photos F. Millo-CIVP)
Publié le 24 novembre 2014