
Peut-être est-il né dans un rang de vignes, dans un foudre ou une cuve, allez savoir. Il parlait le langage du vin avant sa langue maternelle. Comment peut-il en être autrement quand on arrive dans une famille de viticulteurs bourguignons.
En ouverture : Éric Boisseaux et son fils Charles-Éric
PORTRAIT. Adolescent, la question « que vais-je faire plus tard ? », il ne se l’est jamais posée. Inutile, il sera vigneron. Une double culture vinicole entre Bourgogne et Bandol le conduit naturellement vers l’excellence. Il suffit de déguster les vins rouges de Château Vannières pour comprendre sa démarche et sa recherche.
Il parle de vin sans parler de vin, il a tout appris sur le « tas », entouré de gens exigeants et perfectionnistes. Pour Éric Boisseaux, la vinification, on n’en parle pas, on déguste, seul le plaisir que donne un millésime est intéressant.
Il aime parler de sa famille bourguignonne, dont l’arrière grand-père Henri Gouges, qui, à Nuits-Saint-Georges, il y a quelques décennies, échangeait ses vins contre un rôti ! C’est dire que le vin subit des périodes plus ou moins fastes.
Près de trente ans qu’il « élabore » les vins de Château Vannières et toujours la même capacité à s’indigner, à provoquer, à s’opposer. Et si c’était ça être capable de rester dans un monde où la modernité et l’adaptabilité sont indispensables ?
Il répond à la demande des consommateurs en vinifiant 50 % de rosé, bien que pour lui le rosé « ne sera jamais un grand vin ». Il cède à un cycle, tout en étant persuadé que les rouges de Bandol restent le fleuron de l’appellation. Il regrette aussi certaines contraintes liées à l’appellation, par exemple l’attente de huit années après avoir planté pour vinifier un Bandol, alors que quatre ans seraient suffisants. Pourquoi faire un passage en bois systématique de dix huit mois pour les rouges ? Pourquoi céder à la mode ? Pourquoi ne pas donner une image encore plus forte à ces superbes rouges de Bandol à la personnalité exceptionnelle ?
Et si Château Vannières, était un fruit ? L’olive, évidemment qui se plait sur le terroir de Bandol. Un bel équilibre entre vignoble et oliveraie, harmonie entre boisson des dieux et symbole de paix. Un domaine viticole d’exception dans une appellation exceptionnelle entre collines et Méditerranée.
Le « Seigneur » du lieu n’a pas fini de nous séduire et de nous offrir du plaisir au travers de ses vins dont il transmet les secrets à son fils Charles-Éric.
Magali Aimé•
Château Vannières
Chemin de Saint Antoine
83740 La Cadière d'Azur
Tél. (0)4 94 90 08 08info@chateauvannieres.comhttp://www.chateauvannieres.com(photo Magali Aimé)9 juillet 2012