
Parisien-Marseillais ou Marseillais-Parisien ? À savoir ! Jérôme Caprin tout sourire, l’œil pétillant de malice a été piqué au virus de la cuisine, pas par sa grand-mère comme tout le monde, mais par son grand frère restaurateur.
En ouverture : Jérôme CaprinINSPIRATION. Petite main, factotum, apprenti…il y a tout fait chez son grand frère où il passait ses vacances. C’est là qu’il apprend le goût du vrai et du terroir, la cuisine de bistro et des auberges d’antan, le respect et l’amour du produit. Il lui fallait tout de même un laisser passer pour devenir chef de cuisine, alors, les écoles de Corot et de Bonneveine à Marseille ont été ses guides et il y a gagné ses diplômes. Fort de ce qu’il avait appris chez son frère et fièrement diplômé, il va continuer son chemin qui le conduira chez les meilleurs chefs marseillais : L’épuisette, Le Castellet, le Pullman, Le petit Nice… Avec toute la fougue de sa jeunesse et son enthousiasme, tous les espoirs lui semblent permis. Un restaurant à lui ! Belle expérience, dit-il, mais difficile de tout gérer, de tout maîtriser. Cette expérience qui durera trois ans devient une symphonie inachevée avec la déception qui s’ensuit. Un break, voir autre chose, prendre du recul s’avéra profitable. Un arrêt sur image. S’éloigner des pianos, des cuisines, de cette ambiance chaude, humide, vive, lui fut bénéfique. Il prend conscience que là, en cuisine, était son avenir, là était sa vie. D’un échec il garde le côté positif et retourne à ses premières amours. En 2013 il prend la baguette du « Ventre de l’architecte » au Corbusier à Marseille. Son inspiration se débride autour d’un concept presque philosophique : le produit du terroir avant tout, son excellence, la saison respectée, la technique culinaire française. Avec tous ces éléments essentiels il va tricoter une cuisine originale, multiculturelle, tournée vers l’orient. Une cuisine « voyageuse ».
IL aime conjuguer le foie gras et le litchi, l’ail noir du Japon et les plats provençaux, la morilla (mloukhia) d’origine égyptienne qu’il parfume de paprika, carvi, oignon ou sauce tomate… Il ose tout, tout en restant fidèle à sa philosophie : le produit local et la Provence qu’il va exalter avec une pointe d’exotisme. Une cuisine simple et sophistiquée, facile et complexe, colorée et parfumée qui lui ressemble : ouverte et mystérieuse, sérieuse et souriante à la fois.
M.A.
Une étoile de saveursLe ventre de l’architecte
Le Corbusier
280, boulevard Michelet 13008 Marseille
Tél. (0)4 91 16 78 23http://www.leventredelarchitecte.com
(photos M.A.)
Publié le 5 janvier 2015