CRÉATIVITÉ. Ce concours est mis en place par le syndicat fromager des Alpes-Maritimes, qui regroupe les éleveurs fermiers caprins, ovins et bovins, sous la présidence de son dynamique président Frédéric Marquez, et avec le concours actif d'Hélène Kaszowski, de l'animatrice Lucile Codou et de la technicienne laitière départementale Pascale Clerc.
Vingt producteurs des trois laits ont présenté quatre-vingt lots de fromages, soit dix catégories de fromages, de spécialités de fromage et de desserts.
Le jury, présidé par le maître fromager Robert Bedot, était composé de quarante et une personnes, dont 4 fromagers professionnels, Gilles Ceneri, Pascal Durant, Sophie Richart Luna et Yves Brésillon, une technicienne fromagère du centre de formation Actilait de Carmejane, Catherine Reynaud, quelques restaurateurs dont l'irremplaçable Jean-Pierre Moggia, quelques jurys habitués, dont Annick Bedot, qui en était à son dix-huitième concours et qui assumait brillamment en amont la coordination du jury et quelques indispensables épicuriens avertis. Bref, un jury expérimenté et compétent.
Robert Bedot, le président du jury revient sur ce concours. « Depuis trois ans qu'il existe, je vois d'année en année une progression linéaire de la qualité d'ensemble des fromages de mieux en mieux maîtrisée. On n'a pas vu cette année de lot à déclasser, car le produit était immangeable, alors que ce phénomène se rencontrait encore l'année dernière. C'est à mon avis la preuve que les producteurs ont pris en compte l'importance du concours et le verdict du jury. Ils veulent saisir l'opportunité et ainsi mieux valoriser leur production. Les diplômes obtenus sont mis en avant dans les fromageries, sur les marchés et dans les plaquettes commerciales des fermiers qui, par ce système, informent de façon efficace et ludique leurs clients particuliers ou revendeurs.
Les trois laits étaient présentés de façon homogène et il n'est pas rare de voir des éleveurs présenter des fromages en concours dans plusieurs catégories et d'y être brillants. Preuve de leur grande maîtrise de laits différents. Comme chaque année, reviennent des fermiers qui participent et gagnent, et ce depuis très longtemps, dans des concours antérieurs, preuve que la constance dans la qualité est l'argument de vente numéro un.
De plus je suis agréablement surpris par les jeunes éleveurs fermiers qui se sont installés récemment, mais surtout par le niveau de créativité dont ils font preuve : nouvelles techniques, nouveaux formats, nouveaux conditionnements, recherche de fromages plus en phase avec l'époque et avec les demandes des fromagers et des restaurateurs, bref, une excellente adaptation aux lois nouvelles du marché. Bien entendu, les acteurs administratifs et bien sûr de terrain, jouent dans cette progression un rôle non négligeable qui rend collégiale cette réussite.
Enfin il me semble qu'en cette période dont il serait banal d'affirmer qu'elle est excessivement pénible, ce secteur des éleveurs, pour qui rien n'est facile, semble se retrousser les manches et ne pas attendre beaucoup des institutions européennes et compter d'abord sur eux-mêmes, pour défendre des métiers extraordinaires, quant à la valorisation des fromages des Alpes-Maritimes et de ceux qui les produisent au quotidien.
Reste au consommateur à démontrer qu'il tient à encourager de façon concrète tous ces fermiers, en achetant sur les marchés de proximité, dans les boutiques spécialisées où directement à la ferme, des fromages qui sont à des années lumières des insipides productions industrielles qui prolifèrent dans les grandes surfaces et dont la pasteurisation, les émulsifiants, les additifs industriels et les arômes de synthèse, sont les composants habituels.  Des vertus qui sont totalement absentes des pratiques du monde des fermiers.
En conclusion, un beau concours, de beaux et bons fromages, qui je l'espère, seront récompensés par la pertinence et l'assiduité des consommateurs ».




Remerciements particuliers à  Isabelle Bres, maire de Colomars, au Conseil général des Alpes-Maritimes, à la Chambre d'Agriculture 06, au Crédit Agricole, à la société Elineca, à la mairie de Colomars et au GVA du canton de Levens.

(photos Gabriel Frossard)

Publié le 17 juin 2013