
Vendredi 3 janvier, les restaurateurs et hôteliers du Var se sont rassemblés à Toulon, à Sainte-Maxime, Saint-Tropez, Fréjus et dans de nombreuses communes du département pour manifester leur mécontentement face à la nouvelle hausse de 3 points de la taxe sur la valeur ajoutée.
En ouverture : restaurateurs et hôteliers réunis autour de Jean-Pierre Ghiribelli à ToulonRAS-LE-BOL. Vêtus de tabliers noirs, ils se sont regroupés sous le slogan « Hausse de la T.V.A., un avenir en miettes ». D’autres, pris par le service du déjeuner, ont porté au sein de leur établissement l’un des 1 000 tabliers distribués par l’équipe de l’U.M.I.H. 83.
Appelés à la mobilisation par Jean-Pierre Ghiribelli, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie du Var (U.M.I.H. 83), les professionnels du secteur des C.H.R.D. (cafés, hôtels, restaurants, discothèques) sont venus exprimer leur ras-le-bol face au « matraquage fiscal » qui touche leurs entreprises.
L’occasion aussi pour Jean-Pierre Ghiribelli d’informer la clientèle sur les réalités de la profession, d’expliquer que les restaurateurs et hôteliers ont conscience de la baisse du pouvoir d’achat des français et que, face à cette hausse fiscale, des solutions sont à trouver pour ne pas pénaliser les consommateurs. Le représentant des C.H.R.D. a donc conseillé à ses professionnels de ne pas toucher au prix du plat du jour ou de certains produits symboliques aux yeux des consommateurs.
Cette hausse de 3 points de T.V.A. vient s’ajouter à une fiscalité déjà lourde pour des restaurateurs et hôteliers qui sont la plupart du temps à la tête de P.M.E. et T.P.M.E.
Avec la baisse de la T.V.A. en 2009, les restaurateurs et les hôteliers ont dû répondre à de nombreuses obligations : mutuelles obligatoires pour leurs salariés, hausse des grilles salariales, prime T.V.A. versée par l’employeur, congés supplémentaires, modernisation des établissements. Autant d’investissements réalisés il y a seulement 4 ans, fragilisant les trésoreries des plus petits établissements. Un contrat d’avenir auquel est venu s’ajouter 30 taxes supplémentaires (sur la bière, les boissons sucrées, les terrasses, etc.) ces trois dernières années. L’hôtellerie, quant à elle, a dû investir pour se mettre aux normes de sécurité incendie, répondre au nouveau classement hôtelier alors que les normes accessibilité seront obligatoires dès 2015.
Il est évident pour l’U.M.I.H. 83, et pour l’ensemble de la profession, que les avancées sociales réalisées ces dernières années représentent un point positif pour le secteur et ses employés, mais qu’elles ont un coût pour l’employeur qui est loin d’être négligeable.
Un poids fiscal tel qu’il représente désormais un danger pour le maintien des plus petites entreprises, Jean-Pierre Ghiribelli parlant même dans certains cas de «
suicide financier » et prévoyant un «
immense plan social invisible ».
Dans un contexte économique morose où les dépenses moyennes des clients ont baissé, les taux de fréquentation diminués, cette hausse de la T.V.A. est un coup dur pour la profession. Ainsi, si certains répercuteront cette hausse de la T.V.A. sur les prix, refusant de rogner sur leurs marges déjà mises à mal par une forte hausse du prix des matières premières, d’autres, ne changeront pas leur carte, ne voulant pas prendre le risque de perdre des clients. D’autres ont témoigné s’être déjà séparés d’un employé à temps partiel ou envisagent d’embaucher moins d’extras pour trouver des économies.
Jean-Pierre Ghiribelli a rappelé que «
la profession fortement pourvoyeuse d’emplois et embauchant une main d’œuvre non-délocalisable est aujourd’hui très inquiète pour son avenir ».

À Fréjus

À Saint-Raphaël

À Sainte-Maxime
(photos X)
Publié le 6 janvier 2014